Ils ont abrité des religieuses, des enfants, des chants et des silences. Anciens couvents ou orphelinats, ces monuments de mémoire s’apprêtent à connaître un nouveau souffle. Trois sites emblématiques de Normandie vont en effet être réhabilités dans les prochains mois (ou années), preuve que l’immobilier et l’architecture sont aussi des passeurs d’histoire.
Vire Normandie : le Couvent des Ursulines
Datant du XVIIème siècle, l’ancien couvent des Ursulines a longtemps rythmé la vie de Vire avant de se vider de ses occupantes. Bonne nouvelle : un projet de réhabilitation, piloté par le Groupe François 1er, va lui redonner toute sa place dans le paysage urbain.
L’ambition ? Transformer cet héritage patrimonial en un lieu ouvert, mixte, mêlant logements, espaces de services et nouvelles activités. Les pierres garderont la mémoire des religieuses mais les volumes s’animeront de rires d’enfants et de discussions entre voisins (sans être obligés de chuchoter) !
Avec 48 logements, des espaces paysagers et une restauration d’exception, ce projet inscrit Monument Historique marie mémoire et avenir, tout en répondant à la forte demande locative du centre-ville.
Le Havre : le Couvent – Orphelinat de la Miséricorde
Il nous a fallu consulter les archives de la Ville du Havre pour découvrir l’histoire du couvent – orphelinat de la Miséricorde. Ce site a pourtant marqué la mémoire du quartier Saint-Michel et a traversé près de deux siècles d’histoire havraise. Ses façades de brique racontent encore l’époque où le site accueillait jusqu’à 130 orphelines et 30 sœurs. Dès 1837, la communauté des Sœurs de la Miséricorde avait installé un orphelinat, reconnu officiellement par décret impérial en 1853.
L’histoire se poursuit après-guerre quand le permis de construire de 1949 consultable aux Archives vient symboliser la reconstruction d’un lieu abîmé. Puis, la Fondation Les Nids prend le relais pour prolonger cette mission d’accueil et de solidarité. Aujourd’hui installée dans ses nouveaux locaux, elle continue à accompagner des milliers d’enfants et de famille. L’ancien couvent est désormais vide et Pierre de Seine s’apprêtent à engager une réhabilitation ambitieuse de ce patrimoine remarquable. Les murs conserveront leur authenticité mais, après avoir entendu des chœurs, ils devront s’habituer aux playlists Deezer de leurs futurs occupants.
L’Orphelinat de Saint-Pierre-lès-Elbeuf
Construit en 1861, l’ancien Orphelinat de Saint-Pierre-lès-Elbeuf a accueilli des enfants, puis les tout-petits d’une école maternelle, avant d’abriter la bibliothèque, la caserne des pompiers et enfin la banque alimentaire. Autant dire qu’il fait partie de la mémoire collective de la commune !
Fermé depuis près de 15 ans pour raisons de sécurité, ce bâtiment pourrait enfin connaître une nouvelle vie. La municipalité a en effet lancé, en mars dernier, un appel à manifestation d’intérêt ouvert aux promoteurs, bailleurs et aménageurs. Objectif : imaginer une opération mixte qui combine création de logements et services de proximité, tout en conservant l’âme du lieu. Le futur lauréat aura la mission délicate mais enthousiasmante de faire revivre cet îlot.
Héritage et avenir : une équation contemporaine
Ces trois projets ne sont pas des spécificités normandes. De plus en plus de promoteurs, bailleurs et collectivités choisissent de redonner vie à des bâtiments existants partout en France plutôt que de démolir pour reconstruire. Les Oodettes adorent car on préserve la mémoire et l’identité des lieux, on limite l’artificialisation des sols et on offre des logements et des services dans des lieux BEAUX.
Et puis, avouons-le, quel plaisir de se dire que dans un ancien couvent, on pourra demain boire un café sur sa terrasse et croiser ses voisins dans un jardin partagé ! Alors, rendez-vous dans quelques mois pour franchir les portes de ces lieux réinventés !