Jeudi 29 octobre, les Oodettes se sont offert un peu de culture ! Une parenthèse architecturale au cœur de Pont-l’Evêque dans un couvent du XVIIème devenu lieu d’art et de curiosité : Les Dominicaines.
Dès l’entrée, nous sommes accueillies par Charles Gelis, responsable de ce chouette lieu. Passionné et passionnant, il nous invite à voir dans l’architecture, pas simplement quelque chose qui nous abrite mais aussi, une escapade dans l’imaginaire. Alors, oui, il y a dans les œuvres exposées du béton et des fenêtres… mais à bien y regarder, les artistes y ont révélé des questionnements politiques, économiques et sociaux. Entre utopies, malfaçons et revendications, la réunion de chantier s’annonce riche en débats !
Au rez-de-chaussée, entre maquette en mouvement, maison vouée à une destination finale et lignes de fuite au stylo bille, on observe des fragments de villes et des bouts de vies. A l’étage, c’est comme si on avait dit aux architectes « Allez-y ! Aucune règle ! Aucune norme ! » : et ça fait du bien ! On y voit des intentions tantôt audacieuses, tantôt déroutantes, des hésitations stimulantes et des projets qui sont tout autant brillants que discutables !
Et c’est là tout le propos : « En nous confrontant à ces multiples interprétations de l’architecture, l’exposition ouvre un espace de réflexion sur la manière dont nous interagissons avec les espaces qui nous entourent, qu’ils soient réels ou issus de l’imaginaire collectif.«
Parmi les œuvres qui nous ont tout de suite interpellées, il y a celles de François Trocquet. Armé de son styllo-bille, l’artiste havrais fasciné par Détroit capture dans ses traits minutieux nos paysages urbains normands. Sur cette image, on reconnaît un territoire bien réel : Grand-Quevilly ! Il a adopté une posture d’explorateur dans cette commune lors de sa résidence à la Maison des Arts et en a livré plusieurs dessins captivants.
Autre coup de cœur : le travail d’Alain Bublex. Ici, l’artiste joue les urbanistes rêveurs et les ingénieurs un peu fous ! Inspiré par les utopies et expérimentations modernistes, il imagine des villes qui poussent, des bâtiments qui se greffent, des structures qui se (ré)inventent à leurs guises. On y voit du container, du colombage, des tubes géants rappelant le Centre Pompidou, … Une vision ludique (et presque plausible) de nos maisons qui ne demandent qu’à grandir au rythme de nos envies.
Bref, une exposition qui bouscule nos repères, titille notre imaginaire et nous invite (encore une fois) à regarder la ville autrement. A vous maintenant d’aller aux Dominicaines et de repérer, si vous avez l’œil, le permis de construire subtilement caché dans l’une des œuvres…
Les Dominicaines, Pont-l’Évêque
Jusqu’au 13 décembre 2025
3,30 € pour les adultes
Et si vous repartiez avec une oeuvre sous le bras ? Pas besoin de nacelles (pardon…) : pour quelques euros par an, vous pouvez choisir des pièces parmi la collection de l’Arthothèque et les installer sur le mur de votre salon, dans votre salle d’attente ou dans votre bureau un peu trop ennuyeux !