Avoir un toit, même celui d’une tiny house : un tremplin pour retrouver un emploi
« On a plus de la moitié des gens qui retrouvent un emploi dans les semaines et les mois qui suivent leur intégration dans les petites maisons ». S’il ne fallait retenir qu’une phrase de l’échange avec Franck Renaudin, ce serait celle-ci.
Franck Renaudin, c’est le fondateur du programme « Un toit vers l’emploi » que nous avons rencontré à Rouen. Tout un programme puisqu’il comprend un accueil de jour et d’accompagnement des personnes en situation de rue ou de grande précarité, l’association la Case Départ, et une entreprise de production de petites maisons mobiles en bois, la fabrik à Yoops.
Un toit vers l'emploi : un accompagnement de A à Z
Rien de très nouveau jusque-là nous direz-vous. Eh bien pas tout à fait ! La particularité d’un toit vers l’emploi c’est de suivre les projets et les bénéficiaires de A à Z.
Son équipe fabrique les Yoops pour les installer ensuite sur des terrains prêtés sur une plus ou moins longue durée (au minimum 6 mois et le plus longtemps possible). Ces petites maisons sont mises en location à des personnes en situation de rue ou « SDF » comme on dit.
La condition ? Il faut payer son loyer et accepter d’être accompagné.e par l’équipe sociale de la Case départ.
Pourquoi ? C’est la Case départ qui sert d’intermédiaire entre la fabrication de la yoop et son futur habitant. L’association s’assure du bon paiement des loyers après avoir fait en sorte que les habitants aient bien accès à leurs droits (RSA, APL). » La boucle est bouclée, ou presque.
Pourquoi une Yoop ? C’est le nom donné aux petites maisons mobiles en bois, en écho à ces « youpis » entendus lors de l’attribution d’une maison à un bénéficiaire.
La recherche permanente de nouveaux terrains
Si le concept imaginé par Franck Renaudin est bien plus qu’un coup de pouce pour les bénéficiaires, ces tiny houses fraîchement construites peuvent parfois patienter un certain temps avant de trouver le terrain qui les accueillera. Particulier, collectivité, entreprise…chacun peut contribuer !
Aujourd’hui, 19 yoops sont installées sur la Métropole de Rouen. Même si c’est déjà très bien, Franck Renaudin nous glisse regretter que 12 autres petites maisons déjà construites (et en conséquence autant de personnes sans domicile) sont encore en attente d’un terrain.
Et pourtant, ils ont mis le paquet pour produire ces jolies petites maisons !
« Depuis plus de 3 ans, nous accompagnons bénévolement Franck pour améliorer la performance thermique de ces minimaisons. Le nouveau modèle que vous avez visité respecte même la RE2020 ! La conception des tiny-houses est très spécifique car toutes les contraintes classiques sont réunies dans un volume plus réduit. Cependant leur bilan carbone est très bon ! Imbattable même… Ce projet très social encourage particulièrement à trouver des solutions les plus efficaces possibles pour des coûts limités afin que chacun puisse acquérir une minimaison et y loger une personne en difficulté via l’association LA CASE DEPART. » nous explique Sylvain Teissier, gérant associé du bureau d’études Echos.
Et ce n’est pas tout, Sylvain nous a même raconté travailler à la réalisation d’un prototype s’inspirant des démarches Low tech porté par l’ADEME Normandie, avec 2 autres partenaires, l’agence d’architecte ARCHIKRAFT et le valoriste Les Bâtineurs.
Il intègre des solutions comme des capteurs à air chaud de réemploi, des panneaux photovoltaïques de réemploi, une récupération d’eau de pluie, etc…
Ohhh on vous entend d’ici vous demander ce que ça peut bien être que le « low tech ». In french pleaaaase, La technologie douce est un ensemble de technologies utiles, durables et accessibles à tous car peu onéreuses. En clair c’est faire mieux avec moins : réduction de la consommation d’énergie, lutte contre l’obsolescence programmée, matériaux locaux…tout y passe !
Bref, vous l’aurez compris, les esprits fusent pour fabriquer ces petites maisons confortables à vivre et à la pointe de la technologie !
Le concept vous plaît ? Investissez dans une Yoop !
Vous réalisez un investissement solidaire en bénéficiant des avantages de l’intermédiation locative (garantie des loyers, absence de risque d’impayés…).
En mettant des terrains gracieusement à disposition sur la Métropole de Rouen, vous permettez d’augmenter le parc de Yoops disponibles pour couvrir les besoins croissants de logements. Ces terrains doivent être mis à disposition pour une longue durée (pas moins de 6 mois), idéalement à proximité des transports en commun et accessibles depuis la rue.
Bonne nouvelle : ces tiny houses sont considérées comme de véritables logements puisqu’elles ont intégré les documents d’urbanisme de la Métropole de Rouen. Elles ont même le statut de logement social. La preuve s’il en fallait que ce sont des logements, des vrais !