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Réemploi et circuit court : peut-on vraiment construire 100 % local ?

cléo faivre réemploi matériaux

Dans le viseur de Cléo #2 :

Une actu fraiche et inspirante signée OODID x Cléo Faivre, une jeune professionnelle passionnée par son métier.

Construire en privilégiant les matériaux locaux et le réemploi, c’est une des ambitions majeures du secteur du bâtiment.

Bois issu des forêts voisines, pierre extraite à quelques kilomètres, fenêtres et portes récupérées sur d’anciens chantiers… L’idée a tout pour plaire : moins de transport, moins d’émissions de CO₂ et moins de déchets.

Cléo nous éclaire sur le sujet !

Alors Cléo, après le bio dans nos assiettes, c’est au tour du bâtiment de passer en circuit court ?

Exactement ! Aujourd’hui, l’idée de construire en utilisant uniquement des matériaux locaux et réemployés fait son chemin. Sur le papier, ça a tout pour plaire ! Mais entre les bonnes intentions et la réalité des chantiers, il y a parfois un monde (et quelques tonnes de gravats).

On peut vraiment construire une maison sans importer le moindre matériau ?

En théorie, oui. En pratique… c’est plus compliqué. L’objectif du 100 % local, c’est d’utiliser ce qui est disponible à proximité du chantier : bois issu de forêts locales, pierre extraite du coin, terre crue pour les murs, et pourquoi pas des briques en chanvre cultivé dans le champ voisin. Ça marche pour certaines régions bien dotées en ressources naturelles, mais si tu veux construire en circuit court en plein Paris, bonne chance pour trouver une carrière de pierre sous la ligne 4 du métro…


Côté réemploi, on peut récupérer des tuiles, des portes, du parquet ou même des fenêtres sur d’anciens bâtiments. Il existe même des filières qui transforment le béton de démolition en granulats pour de nouveaux bâtiments. Mais ça demande du temps, de la logistique et des artisans formés à travailler avec des matériaux de seconde main. Bref, c’est possible, mais c’est encore un sacré casse-tête.

Et niveau prix, est-ce que ça revient vraiment moins cher ?

Ah, la fameuse question ! On pourrait penser que réutiliser des matériaux coûterait moins cher… sauf que non. Démonter proprement des éléments pour les réemployer prend plus de temps que de tout envoyer à la benne. Ensuite, il faut nettoyer, trier, adapter les matériaux à leur nouvel usage. Un simple parquet récupéré doit être poncé, traité et remis aux bonnes dimensions. Et tout ça, ça a un coût.


En revanche, sur le long terme, ça peut être un bon investissement. Les circuits courts permettent d’éviter les hausses de prix liées aux transports et aux fluctuations du marché des matières premières. Sans parler de l’argument écologique qui séduit de plus en plus d’acheteurs.

Si je veux construire une maison 100 % locale, je fais comment ?

Déjà, tu fais un audit des ressources autour de toi. En Normandie, tu es plutôt bien loti ! Ici, on a du bois (chêne, hêtre, douglas), de la pierre calcaire (comme celle de Caen, parfaite pour la construction), et même du torchis, ce mélange d’argile et de fibres végétales typique des maisons normandes.


Mais pour aller encore plus loin dans le circuit court et le réemploi, il y a un acteur clé : le Plateau Circulaire. Situé à Colombelles, près de Caen, ce projet est une véritable plateforme de réemploi dédiée au bâtiment. Son but ? Récupérer, stocker et redistribuer des matériaux issus de déconstructions locales pour leur donner une seconde vie.


L’idéal est de travailler avec un architecte spécialisé en éco-construction. Il pourra optimiser l’utilisation des matériaux et éviter les erreurs classiques (du genre réaliser une ossature en bois sans s’assurer qu’il y a un fournisseur local).

Et à l’échelle des villes, est-ce que ça peut vraiment changer le secteur du bâtiment ?

Oui, et c’est déjà en marche ! Certaines villes imposent désormais un quota de matériaux réemployés dans les nouvelles constructions. À Genevilliers, un immeuble entier a été construit avec du béton recyclé. À Paris, la halle de la caserne de Reuilly a été réhabilitée en logements en utilisant un maximum d’éléments récupérés sur place.

Mais le vrai défi, c’est d’industrialiser le réemploi et le circuit court pour que ça devienne la norme, et pas juste une lubie d’architectes engagés. Il faut des plateformes logistiques, des artisans formés et des normes adaptées. Car aujourd’hui, il est souvent plus simple administrativement d’acheter du neuf que de réutiliser des matériaux… ce qui est un peu absurde quand on y pense.

genevilliers reemploi holcim
Source : Batirama. Genevilliers - immeuble en béton 100% recyclé signé Seqens et Holcim France

Si on résume, construire 100 % local, c’est possible… mais pas encore évident ?

C’est ça. On en est encore aux balbutiements, mais la tendance est lancée. D’ici quelques années, construire une maison sans béton importé, sans acier venu de l’autre bout du monde et sans fenêtres chinoises pourrait devenir la norme. En attendant, si tu veux du 100 % local, commence par récupérer les vieilles portes de chez Mamie et voir si ton voisin n’a pas quelques poutres en rab…

Allez, on lance un Vinted Matériaux pour échanger des briques entre voisins ?

Pourquoi pas ! Après tout, si on a réussi à le faire avec nos vêtements, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas avec nos maisons !

Merci beaucoup pour cet éclairage, Cléo !

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